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Antoine Boucher

                              

                             

 

Antoine Marie DESFORGES BOUCHER (1715-1790)

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     Antoine Marie nait le 7 avril 1715 à Riantec, Port-Louis en Bretagne. Sa mère, Renée Gouzronc décède peu après, mais son père, Antoine Desforges Boucher  (1679-1725) se remarie rapîdement et en 1718, le garçon  accompagne le couple qui s'installe à Bourbon. Au décès de son père, en 1725, Antoine Marie est âgé de 10 ans et  Jean SAINT LAMBERT-LABERGRY , son tuteur s'occupe de la gestion de ses bien à Bourbon. En 1734, le domaine du Gol est partagé entre les deux fils du défunt Antoine Desforges-Boucher. Le recensement général de 1735 indique que les héritiers Desforges-Boucher possèdent à Saint-Louis 24 esclaves dont 15 hommes et 9 femmes. 20 000 caféiers sont en rapport.

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          Après le déces de son père, Antoine Marie retourne en France, à Lorient dans la famille de sa belle mère, Charlotte Duhamel. Il y suit des études d'ingénieur militaire, puis en 1735 il participe à une campagne en Italie. Dès 1736, il repart à Bourbon sur le Fleury. Il y est remarqué et protégé par Labourdonnais qui le nomme enseigne en 1737,  puis lui confie d'importants travaux de fortification des Îles. Antoine Marie DESFORGES BOUCHER rentre en 1743 au Conseil Supérieur de Bourbon. En 1746, il se distingue dans les combats parmi la flotte de Labourdonnais en Inde, où il commande les travaux d'approche pendant le siège de Madras. En récompense de ses exploits militaires, il sera nommé chevalier de l'ordre de St Louis en 1750.

 

C'est à cette époque qu'il commence à construire une imposante maison de maître sur ses terres du Gol, maison qui deviendra le fameux château du Gol souvent décrit dans les textes anciens, mais dont il n'en reste aucune trace de nos jours. La colonie manque alors cruellement d'artisans; en 1739 Desforges fait donc venir quatre artisans (et un domestique) de France, qui l'accompagneront sur le navire Prince de Conti, au départ de Lorient et à destination des Mascareignes.  Pierre et Louis MONDON sont menuisiers, Léonard BARDINO et François BONGOUR maçons. Tous quatre seront appelés à devenir économes sur les habitations Desforges et Dumesnil, chargés de la gestion des cultures et des esclaves, mais aussi de travailler de leur métier et de l'enseigner aux esclaves. Antoine Marie semble en effet entretenir des relations cordiales avec sa tante maternelle, Elisabeth Gouzerone (1694-1761),, épouse DUMESNIL qui possède elle aussi une immense habitation sur l'autre rive de la rivière Saint Etienne. Les deux exploitations se partagent des artisans et les esclaves de l'une sont regulièrement appelés à être parrains des enfants d'esclaves de l'autre habitation. Mme DUMESNIL possède aussi une chambre réservée au château du Gol et DESFORGES BOUCHER est son procureur, au moins entre 1739 et 1744

 

          Brièvement rappelé en France en 1752, Antoine Marie DESFORGES BOUCHER revient rapidement à Bourbon où il est nommé ingénieur en chef. Enfin, le 30 janvier 1759, Antoine Marie devient gouverneur de Bourbon et de l'Ile de France, d'abord pour la Compagnie des Indes puis pour le Roi après 1761. Il séjourne alors à l'Ile de France. En 1761, il participe à l'expédition punitive envoyée à Madagascar pour venger les massacres de Français lors des révoltes de Sainte Marie.

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         En 1767, Dumas reprend les fonctions de gouverneur et Antoine Marie revient à Bourbon habiter dans son exploitation du Gol. Son château, inspiré des manoirs français de la même époque, abrite de spacieux appartements, un grand parc et des pièces d’eau pleines de poissons. Ce type de manoir est exceptionnel à Bourbon, où même les colons riches se contentent d'un habitat sommaire de bois rond ou de pierre. Antoine Marie DESFORGES BOUCHER s'y entoure de nombreux domestiques et y mène un grand train de vie. Resté célibataire toute sa vie, il donne fréquemment des fêtes au chateau du Gol ou à Belle-Vue sur les hauteurs de la propriété, dans un  pavillon de villégiature construit dans les années 1780. Il peut se vanter d'être le premier propriétaire de l'ïle à avoir fait l’acquisition d’un carosse et le seul à avoir ait une demande auprès du Gouverneur Royal pour ériger son habitation en marquisat. Car Antoine Marie se rêve issu de la noblesse "de race". Ses lettres montrent en effêt, une singulière ignorance de l'histoire de sa famille: il sait qu'il a été baptisé sous le nom de Desforges mais ignore d'où vient le nom de Boucher que son père a adopté tardivement. Il s'invente alors d'illustres ancètres: les Bouchers d'Orsay ( (1)  page. 61).

          

             Il aimait cependant sincèrement son domaine du Gol, et dans plusieurs de ses lettres, il se vante de devoir sa fortune à ses propriétés agricoles et non à des spéculations commerciales. Il possède en effet l'une des plus importante exploitation de Bourbon: en 1758, 95 esclaves y sont recensés sur 4910 arpents de terres (1679 ha). La propriété est si grande qu'elle s'organise autour de deux centres d’exploitation et de contrôle, possédant chacun une maison de maître, des dépendances et un camp d'esclave. Ces deux centres sont visibles sur ce plan : le premier à proximité du château, à la base dela propriété ; le second non loin de la ravine du Gol, en amont du domaine. Les terres sont sutout conscrées aux café, mais Desforges fait aussi des expériences plutôt encourageantes dans la culture du coton.

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Le château à proximité de l’étang, avec à gauche les
cases du camp (détail)

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​Seconde maison de maître de la propriété du Gol
(détail) avec au-dessus de la maison principale, non
loin de la ravine du Gol, les cases du camp

             Loin de se poser en adversaire de l'esclavage, Antoine Marie Desforges Boucher était cependant un maître relativement atypique dans la société coloniale de son époque.  Il veille  à ce que ses esclaves soient baptisés et mariés religieusement, ce qui est loin d'être le cas de la majorité des maîtres en ces années là. Il emploie aussi des "libres de couleur".: En 1779 , les libres recensés sur son domaine de Saint Louis sont soit artisans, soit domestiques:

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  • TAOCHY, tamoul, maçon;

  • Bacar et Antoine MOULA, tous deux lascars, sont patrons de pirogue

  • CHARLOT, domestique

  • LAURENT, cuisinier

  • Juguatha, cuisinier

  • Francisque, cuisinier pâtissier

  • Martin BOULLE, jardinier

  • BÉATRIX, domestique

  • Fatime, domestique

           

               La plupart de ces libres sont d'anciens esclaves de confiance, affranchis par Desforges, pour "bons services rendus". Le rêve d’ascension sociale est ainsi entretenu au sein du monde esclave, l’affranchissement étant la récompense promise aux plus soumis. Dans ses lettres Antoine Marie prend position pour l'introduction de travailleurs engagés chinois. Et, en 1768, alors que la majorité des colons vivent dans la crainte des révoltes, il va même jusqu'à  entraîner au maniement des armes une compagnie d'esclaves de ses habitations.

             On peut aussi relever qu'en 1779, Desforges déclare un économe sur son habitation LAHALLE Léopold, ce qui est courant sur les exploitations importantes. Par contre  il est plus rare.qu'un maître continue à abriter ses anciens économes sur son domaine, Il s'agit de Maurice LECHAT âgé de 43 ans et Mathurin TALLEC, Mathurin a été économe, puis commandeur sur l'habitation du Gol entre 1725 et 1740. Ces fonctions étaient souvent occupées par des personnes pauvres, méprisées par les maîtres et haïs par les esclaves. Et en effet, si TALLEC obtient une concession de terres à Saint Louis en 1720, il est néanmoins était recensé parmi les plus pauvres des habitants de Saint Paul en 1749, Trente ans plus tard, il a plus de 80 ans lorsqu'il est recensé sur le domaine du Gol.

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        En 1783, Antoine Marie DESFORGES a 68 ans et sort de deux années de maladie. Il évoque dans sa correspondance des  difficultés financières et se rend à Lorient. Ce retour en France sera définitif: en décembre 1784, il cède la propriété du Gol aux frères Couve, et à Antoine François PASCALIS, qui se partageront le domaine en 1801. Certains de ses esclaves sont affranchis avant son départ:

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           Ainsi, sur les 20 années qui précèdent la révolution française, la population de Saint Louis s'enrichit enfin d'une petite communauté de libres de couleur, Si ces affranchis ont d'abord continué à travailler pour leur ancien maître, avec le départ de Desforges ils accèdent à d'avantage de liberté économique. Desforges les a en effet doté de terres et d'esclaves et les libres de couleur acquièrent un statut qui les met à égalité avec certains blancs, du moins sur le plan des révenus.

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               Antoine Marie DESFORGES décède vers 1790, la date exacte et le lieu de son décès n'ont pu être déterminés.

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la famille DESFORGES-BOUCHER

 

Antoine BOUCHER (1680-1725) = Marie TOUCHARD (1679-1753)

 

Antoine BOUCHER (1680-1725) = Le GOURON Renée (1689-1715)

 

Il s'agit d'une de ces "dynasties coloniales" au sein de la Compagnie des Indes, familles au sein desquelles les unions matrimoniales viennent renforcer les stratégies professionnelles

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                              Antoine BOUCHER (1680-1725)

     

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     Antoine Labbe naît à Brest vers 1680. fils de Jean Baptiste, maître à danser des gardes-marines à Brest et d'une flamande, Jeanne Blanche Cassin. Il changera plusieurs fois de nom au cours de sa vie. Il se fait appeler Labbé-Boucher lors de son séjour en Inde, puis Boucher à l'Ïle Bourbon et Desforges après son second mariagepuis il signe Desforges-Boucher une fois au poste de gouverneur..

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       Le jeune Antoine Boucher se destine d'abord à la prêtrise. Une vocation qu'il abandonne brusquement en quittant le séminaire et en coupant du même coup les ponts avec sa famille. Tenté par l'aventure, il embarque alors pour "les Indes" comme mousse. On le retrouve au Bengale où il est fait prisonnier par les Maures. En 1695, il est libéré par un lieutenant au service duquel il reste trois ans. Le gouverneur de Pondichéry, François Martin, décide alors de le prendre sous son aile pour enseigner la danse à ses enfants. Un poste qu'il n'occupera pas bien longtemps. Renvoyé pour débauche, il choisit une nouvelle fois de mettre les voiles, en embarquant le 17 février 1702 sur le Maurepas. Un mois plus tard, il accoste à Bourbon où le capitaine du navire le recommande à Jean-Baptiste de Villers, alors gouverneur.

 

     En décembre 1703, le Gouverneur de Villiers lui propose le poste de garde-magasin  et il est officiellement nommé à la fois secrétaire, procureur et garde-magasin de Bourbon. Ce qui fait de lui le second personnage de l'île. La place de garde magasin était alors très enviée car elle permettait de s'enrichir. L'employé de la Compagnie ne percevait certes pas un gros salaire mais il pouvait jouer un rôle de banquier auprès des habitants en leur avançant certaines marchandises.  Entre 1702 et 1709, Antoine Boucher est un fonctionnaire zélé. Il tient avec soin le premier registre des archives de Bourbon, dresse deux recensement complets de la population, participe à l'élaboration du rapport de mission de Feuilley et rédige, au jour le jour, un Journal de l'isle Bourbon. C'est  aussi au cours de cette période qu'il noue une relation amoureuse avec une jeune femme de la bourgeoisie naissante, Marie Touchard, veuve d’Henry Grimaud. Suite aux premières et fortuites rencontres avec son nouvel amoureux, Marie tombe enceinte, et, en dépit de toute la discrétion qui entourait leur idylle, la rumeur publique s’accordait à dire que l’enfant qu’elle attendait, était de Boucher. Cela était inacceptable pour lui, et avec toute son énergie il a toujours nié ces allégations, et il n’a jamais accepté ni admis cette paternité. Quoi qu’il en soit, l'enfant est baptisé le 4 septembre 1709, sous le nom d’Antoine Touchard.

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            En septembre 1709, suite à des gains au jeu et peut être pour fuir les rumeurs, il décide cependant de suivre Jean-Baptiste de Villers, lorsque celui-ci regagne la France. Il obtient un poste de Major des Gardes-côtes de Port-Louis en Bretagne et tient garnison à l'île de Groix en 1710, à l'époque où il rédige un "Mémoire pour servir à la connaissance particulière de chacun des habitanys de l'Isle de Bourbon", qui propose une description très partiale de certains des habitants de l'Ile. Antoine Boucher y professe en particulier un souverain mépris pour tout ce qui est noir de peau.

              A Port Louis, il épouse Renée Le Gouzronc (1688 - 1715), issue d'une famille de négociants. Mais Renée décède  précocement en 1715, laissant un fils, Antoine-Marie (1715-1790)  orphelin de mère. Antoine Boucher se remarie l'année suivante et épouse Gilette-Charlotte Du Hamel, fille d'un officier de marine et nièce de Louis Boyvin d'Hardancourt, futur directeur de la Compagnie des Indes orientales. Fort de cet appui, le jeune marié est candidat au poste de Gouverneur de Bourbon en 1718, mais la Compagnie lui préférera de Courchant. Antoine Boucher n'en reste pas là et joue de ses relations et de sa connaissance de l'île pour arriver à ses fins. Des efforts qui finissent par payer.

 

                 En 1718, il regagne Bourbon avec le titre ronflant de "chef directeur et gouverneur général du comptoir de la Compagnie".  Pour ce retour à Bourbon, Boucher emmène avec lui un certain nombre d’artisans et une bonne partie de sa famille ; pas moins de huit de ses belles sœurs ! Son fils Antoine-Marie est âgé de presque six ans. Il s’installent tous à Saint-Paul. Marie Touchard et son autre fils habitent la même ville. Antoine Boucher persiste à nier cette paternité et il obtient même du Conseil supérieur en cette année 1718, qu’on interdise au jeune homme de porter le nom de Desforges, bien que, implicitement, il admît cette vérité. Ses enfants, comme tous ceux des familles importantes à l’époque, ont des tuteurs pour les élever et pour assurer leur éducation; or, ces mêmes tuteurs, quelques années plus tard, recevront de leur patron des instructions précises pour que la jouissance de l’une de ses propriétés soit mise au profit de ce fils de Marie Touchard. On a là une preuve on ne peut plus explicite de ce que tout le monde pensait.

                 Desforges Boucher a reçu de la Compagnie des Indes la mission de favoriser la culture du café Moka dans le pays des vivres, le Sud de l'île. Il offre de l'argent aux travailleurs, attribue des concessions gratuites, les émigrations commencent aussitôt vers l'étang du Gol puis la Rivière d'Abord. Tous ceux qui depuis longtemps déjà désiraient s'y installer accourent dans le Sud. Antoine Desforges montre lui même l'exemple en s'accordant ainsi qu'à sa famille la première concession de l'étang du Gol le 5 mars 1719, Il s'octroit ainsi un vaste terrain de 2000 ha, située entre le premier bras de la Ravine de l'Etang et la Ravine des Cafres. Le 25 mars 1725, Antoine Desforges-Boucher obtient de la Compagnie des Indes une seconde concession correspondant à la planèze de Maison Rouge. En agrandissant ainsi considérablement ses biens dans le Sud, il devient le premier propriétaire foncier de la colonie. La concession est dirigée par Mathurin Tallec, assisté d'un chirurgien et d'un prètre, qui dirige 150 esclaves et 15 commandeurs. Ils vont défricher une partie de ces terres pour y planter du café, de la vigne et des oliviers. Boucher souhaitait faire de cet établissement un modèle de l'exploitation du café. mais  sa ville de prédilection reste Saint-Paul, où il réside. et possède trois autres habitations (au sens d'exploitations coloniales): à Fleurimont, au Guillaume et au Bernica.

 

                     Par lettres Patentes du Roi en date du 17 janvier 1723, Antoine Desforges Boucher est nommé gouverneur de l'île Bourbon. C'est le premier gouverneur titulaire nommé sur place. Il prend sa fonction à la réception de cette nomination le 23 août 1723. Il est aussi promu chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.

                   Gouverneur en plein exercice, il met en place le premier Conseil supérieur de l'île et institue à l'Isle de France (Maurice) un Conseil provincial dépendant de Bourbon. Ce conseil supérieur est installé le 18 septembre 1724 et enregistre le même jour le premier édit réglementant l'esclavage aux Mascareignes. A quelques articles près, c'est la copie conforme de l'Ordonnance de 1685 ou Code Noir. Le Code Noir des Isles de France et de Bourbon (Maurice, La Réunion) 18 septembre 1724.

                Pour favoriser l'acheminement du café des exploitations vers les côtes, Antoine Desforges s'emploie au développement du réseau routier et impose des corvées, c’est-à-dire de journées de travail gratuit dûes par les colons et effectuées par leurs esclaves.

               Desforges Boucher va aussi travailler au rayonnement de Bourbon dans la zone de l'Océan Indien. Pragmatique, il n'hésite pas à trafiquer avec les interlopes quand la Compagnie tarde à approvisionner l'île. Mais il est alors accusé par ses ennemis de faire du commerce pour son propre compte et du même coup de négliger les intérêts de la Compagnie. A tel point que cette dernière décide de lui retirer sa confiance et nomme un nouveau gouverneur qu'elle charge d'enquêter sur les activités de son prédécesseur. Antoine Boucher décédera cependant  le 1er décembre 1725, avant que la nouvelle n'arrive à Bourbon.


                   A son décès, Antoine Boucher laisse un héritier du premier lit, Antoine-Marie (1715-1790)  , et au moins quatre du second lit, dont un seul fils, Jacques François  (1721-1786) . Le 4 décembre 1725, les tuteurs des héritiers encore mineurs  procèdent à l'inventaire des biens qu'ils possèdent dans l'île.  L'inventaire de l'habitation du « Gaule » est sommaire. Le terrain est estimé avec les terres défrichées et caféiers plantés à 15 000 livres. Sur l'habitation se trouvent 30 esclaves estimés à 28 805 livres. Les bâtiments ne sont pas décrits, le notaire se bornant à mentionner : « à l'égard des cazes et parcs ils n'ont point été estimés ne se trouvant non plus que le four (?) pas bastis sur le terrain appartenant au feu sieur Desforges-Boucher mais sur celuy du sieur Lambert Labergry (?) attenant de celui susdit ». Jean SAINT LAMBERT-LABERGRY  est le tuteur de Antoine-Marie Desforges Boucher (1715-1790) 

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SOURCES

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  • Mémoire pour servir à la connoissance particulière de chacun des habitans de l'Isle de Bourbon suivi des Notes du Père Barassin, Antoine Boucher, édité par Mario Serviable, ARS Terres Créoles, Sainte-Clotilde, 1989.

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  • Histoire de la Compagnie des Indes.. et des Colonies d'orient - Site réalisé par P. Leplat et Enguerrand, 2002 - Antoine BOUCHER DESFORGES

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  • Albert LOUGNON _ L'Île Bourbon pendant la Régence Ed. Larose- Paris, 1956

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SOURCES

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  • Jean-François GERAUD - Des habitations-sucreries aux usines sucrières : la "mise en sucre" de l'île Bourbon, 1783-1848 Histoire. université de la réunion, 2002., page 332

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Joseph Jacques François BOUCHER DESFORGES  (1764-1835)

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      Joseph, fils de Jacques François Desforges, est né à Saint Louis en 1764, mais il n'a que 3 ans lorsque sa famille quitte l'Ile pour s'installer à Lorient. Il y entame une carrière militaire et devient officier d'infanterie au Régiment de Meuron. Il quitte cependant l'armée en 1784 et rejoint son île natale en 1787. Il est alors âgé 23 ans et son père vient de décéder. Il choisit de se consacrer au commerce et devient négociant

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              En 1794, Joseph s'oppose aux idées des sans-culottes. Il est élu rédacteur de la Société des Amis de l’Ordre de Saint Louis. D’inspiration contre-révolutionnaire, cette société rassemble principalement des notables fortunés. Bien que son but soit de promouvoir l’ordre et la modération, la société inquiète en raison de ses méthodes autoritaires et du danger de subversion armée qu’elle représente. 

              Joseph épouse Geneviève Euphrasie FREON à Sainte Suzanne en 1795. Le père de la jeune mariée est membre du Conseil supérier de l'île Bourbon.

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              Joseph décède à Paris vers 1735

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Elisabeth Julie BOUCHER DESFORGES (1719-1791)

dite Mme De BRAIN

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     Elisabeth naît vers 1719 à Saint Paul. Lorsque son  père, Antoine Boucher décède en 1725 , sa mère, Gillette Charlotte Duhamel, retourne à Lorient avec ses  trois enfants. Paul Sicre de Fontbrune, leur oncle maternel, est nommé tuteur des mineurs Desforges du second lit. En 1735, ces héritiers recensent à Saint Louis 31 esclaves  sur 607 arpents de terres (208 ha).

     En 1738, à Pondichéry,  elle épouse DE BRAIN Louis un capitaine des vaisseaux de la Compagnie des Indes originaire du Finistère. Le couple réside à Pondichéry où Louis intègre le Conseil Supérieur de la colonie. Elisabeth a hérité de son père une habitation à Saint Louis, propriété sur laquelle des esclaves sont enregistrés dans les registres d'état civil entre 1748 et 1757.

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            Elisabeth n'a que 46 ans lorsqu'elle perd son mari en 1765. Elle rejoint alors son frère, Antoine Marie Desforges, gouverneur des Mascareignes, à  l'île de France. Lorsque celui ci quitte ses fonctions de gouverneur, en 1767, tous deux retournent à Bourbon, sur le même navire, le Dauphin. En décembre de la  même année, elle embarque pour Lorient, sur le Saint Louis. Elle décède à Paris en 1791.

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SOURCES

  Dernier ajout:  janvier 2023 

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Antoine Marie DB
économes

                              

Jacques François BOUCHER DESFORGES

dit de Maison Rouge (1721-1786)

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     Jacques François naît vers 1721 à Saint Paul. Lorsque son  père, Antoine Boucher décède en 1725 , sa mère, Gillette Charlotte Duhamel, retourne à Lorient avec ses  trois enfants. Paul Sicre de Fontbrune, leur oncle maternel, est nommé tuteur des mineurs Desforges du second lit. En 1734, le domaine du Gol est partagé entre les deux fils du défunt Antoine Desforges-Boucher et en 1735, ces héritiers recensent à Saint Louis 31 esclaves  sur 607 arpents de terres (208 ha).

            Jacques François fait lui aussi des études militaires et devient officier des vaisseaux de la compagnie des Indes. Il a 14 ans en 1735 quand il part pour les Indes sur le Lys en tant que aide pilote. Il y retourne en 1739 sur le Jupiter, en tant qu'enseigne. Il participe ensuite à deux  campagnes vers le Bengale sur le Triton, en tant que 2e enseigne en 1740, puis au poste de second lieutenant en 1749.

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           A Bourbon, Jacques François hérite de la partie du domaine du Gol correspondant à la planèze de Maison Rouge  En 1752 à Saint Louis, il épouse Marie Elisabeth LE LUBOIS, dont le père est contrôleur des fermes du roi de Dax et de Bayonne.Le couple aura 7 enfants.. Il fait partie des plus gros propriétaires foncier de Saint Louis avec une centaine d'esclaves recensés sur 1389 arpents de terres (475 ha). L'année de son mariage, il est d'ailleurs co-signataire de la lettre adressée au Conseil de Boubon par les colons influents de l'Île, pour exiger l'amélioration de l’organisation des détachements de chasseurs d’eclaves.

       

 

 

           Jacques François Desforges-Boucher construit lui aussi une maison de maître sur ses terres. Il est à l'origine de la composition générale des bâtiments du domaine de Maison Rouge, organisés autour d'une grande cour, autrefois aire de séchage pour le café, connue sous le nom d'argamasse. Réalisées selon des techniques indiennes, ces aires de séchage et maçonnerie sont constitués d'un mélange de sable, de briques pilées, de chaux vive et de sucre. La partie arrière de la maison actuelle et l'ancienne maison du régisseur datent probablement des années 1750.

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         Vers 1767, Jacques-François retourne en Bretagne avec sa famille, tout en conservant ses terres de Maison Rouge. Il décède à Lorient le 17 août 1786.

En 1793, Charles Routier de Romainville est procureur des biens des héritiers Boucher Desforges, PIOT est le régisseur de l'habitation. A l'état civil, les esclaves sont enregistrés sous "esclaves des héritiers Boucher Desforges" jusqu'en 1824 au moins; en 1811, ils sont déclarés par le sieur CORDON, puis en 1812 par PARIS fils et enfin, entre 1813 et 1818, par  Richard Henry NAIRAC, dit régisseur de l'établissement en 1818.

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Au début du 19e siècle, le domaine appartient aux Saint Palais, époux de la petite fille de Jacques François. Puis en 1827, c'est Richard Henry NAIRAC qui en fait l'acquisition.

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les bretons
debrain

SOURCES

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  • Jean-François GERAUD - Des habitations-sucreries aux usines sucrières : la "mise en sucre" de l'île Bourbon, 1783-1848 Histoire. université de la réunion, 2002., page 332 et vue 907.

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  • Robert BOUSQUET - La destruction des noirs marrons de Bourbon (La Réunion), sous la régie de la Compagnie des Indes. 1734-1767, 2011. Livre 1.  , page 5 du pdf

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  • Registres d'état civil des esclaves

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JF Boucher
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Plan de la propriété du Gol en 1801. A la base, à gauche le château du Gol.
Arch. dép. de La Réunion, 2Q80.

SOURCES

  • Claude Wanquet- Histoire d'une révolution. La Réunion (1789-1803), ed Jeanne Laffite, 1980  ,

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Joseph DB
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